Guide d'achat pour une VMC silencieuse

Il est parfois compliqué de s'y retrouver entre les différents modèles de ventilation mécanique contrôlée (VMC). Afin de faire le bon choix et que votre future VMC soit la plus discrète possible, nous détaillons dans cet article tout ce que vous devez savoir avant votre achat. Les différentes technologies, le niveau sonore, la consommation énergétique ou le encore réseau aéraulique (gaines) des VMC n'auront plus de secret pour vous !

choisir sa vmc

Les différentes technologies

Il existe deux catégories de ventilation mécanique contrôlée : simple flux et double flux.

Le système simple flux crée une légère dépression dans le logement, l’air frais extérieur est naturellement forcé à entrer par les grilles d’aération positionnées dans les pièces principales (séjour, chambres) et la sortie de l’air vicié intérieur est réalisée par aspiration via les bouches d’extraction qui se trouvent dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC). Parmi les VMC simple flux, on retrouve deux modes de fonctionnement :

Quant au système double flux, l’extraction de l’air vicié et l’insufflation d’air neuf filtré sont réalisées en même temps. Grâce à son double réseau de gaines et à son échangeur thermique, la VMC double flux récupère la chaleur de l’air vicié et préchauffe ainsi l’air neuf qui reste tempéré. Tout comme pour la VMC simple flux, une VMC double flux autoréglable peut générer plus de nuisances sonores qu’une VMC double flux hygroréglable. Le système double flux est un équipement haut de gamme, il bénéficie d’un ensemble technologique optimisé et équilibré tant au niveau du moteur piloté électriquement, des ventilateurs aux turbines aérodynamiques émettant peu de vibrations, qu’au niveau du réseau d’air (gaines acoustiques avec silencieux, équilibre de pression sans courant d’air, moins de turbulences). En effet, les géométries sont plus sophistiquées sur une VMC double flux en comparaison avec les bouches d’extraction d’une VMC simple flux hygroréglable, dont les clapets peuvent créer des turbulences en s’ouvrant et en se fermant. De plus, comme les entrées d’air sur les fenêtres ne sont pas nécessaires, les bruits extérieurs sont drastiquement atténués. La VMC double flux est un équipement très silencieux s’il est bien conçu et bien installé.

Par ailleurs, la VMC quelle que soit sa technologie doit correspondre au volume du logement et aux besoins réels, c’est pourquoi un bon dimensionnement est essentiel. En effet, qu’elle soit sous-dimensionnée ou sur-dimensionnée, le mauvais équilibrage générera des nuisances sonores. Si la VMC fonctionne à des débits trop élevés, les ventilateurs transmettront plus de turbulences directement audibles au niveau des bouches d’extraction.

Niveaux sonores d'une VMC

bruit vmc

Le niveau sonore d’une VMC dépend de plusieurs facteurs : le modèle, la technologie, la vitesse de fonctionnement (ou débit d’air), son dimensionnement, mais aussi son emplacement et sa bonne installation.

La norme française NF EN ISO 10052:2004** détermine précisément les méthodes de mesurage des niveaux de pression acoustique émis par les équipements techniques, tels que les VMC, dans les pièces principales (séjour, chambres) et les pièces de service (cuisine, salle d’eau, toilettes) de logements déjà existants. Pour répondre aux exigences réglementaires, une correction tenant compte de l’acoustique du local est appliquée en fonction de son temps de réverbération, afin de ramener la mesure à un temps de référence de 0,5 seconde. Les données acoustiques ainsi normalisées permettent de comparer objectivement les différents niveaux sonores des équipements techniques entre plusieurs logements.

Conformément au décret du 14 juin 1969 et aux arrêtés du 24 octobre 1994, il est recommandé que le niveau de bruit ambiant total n'excède pas 30 dB(A) pour les pièces principales et 35 dB(A) pour les pièces humides. Pour rappel, dB(A) ou décibel pondéré, désigne le niveau sonore réel que l'oreille humaine perçoit. Ces valeurs maximales concernent le fonctionnement de la VMC dans son ensemble (caisson, bouches d’extraction, gaines, bruits d’air soufflé ou extrait) et les autres bruits résiduels dans la pièce. Il n’existe pas de limite légale spécifique pour les VMC seules. Dans un logement standard, les niveaux sonores normaux, considérés comme confortables, ne provoquant pas de gêne auditive et assurant le confort des occupants se situent en général entre 25 et 30 dB(A) dans les pièces principales et entre 30 et 35 dB(A) dans les pièces humides. Ces limites de bruit de fond sont acceptables et génèrent un minimum de gêne auditive. De plus, ces niveaux sonores sont valables pour des systèmes VMC bien entretenus et correctement installés.

Sur les fiches techniques, les fabricants et distributeurs de VMC communiquent généralement les valeurs objectives et standardisées exprimées en décibels (dB), plus facilement comparables. En effet, les méthodes de mesure et les pondérations appliquées varient selon les normes et les pays. De plus, la valeur dB correspond souvent à la puissance acoustique totale du moteur ou du ventilateur de la VMC. Toutefois, le niveau sonore réellement perçu, exprimé en décibel pondéré dB(A), dans un logement dépend de la configuration et du volume de la pièce meublée ou non, de la distance vis-à-vis du caisson moteur et des spécificités de l’espace (isolation acoustique existante, matériaux et éléments absorbants).

D’autres paramètres sont à prendre en compte dans le choix de votre système VMC silencieux.

Le modèle : Dans les caractéristiques d’un produit VMC, le niveau sonore annoncé est généralement mesuré dans des conditions optimales de laboratoire, à débit d’air minimal.

Chez les principaux fabricants, Aldes, Unelvent, Nather, Vortice ou encore Leroy Merlin, les niveaux sonores se situent globalement entre 25 et 33 dB(A) selon les modèles. Cela fait partie des niveaux sonores faibles, considérés comme étant "silencieux".

Certains modèles se distinguent toutefois par leurs performances acoustiques, c’est le cas d’Atlantic notamment pour la VMC Hygrocosy BC Flex + indiquant un niveau sonore de 19,8 dB(A) bouche cuisine et la VMC Hygrocosy BC Flex qui fait partie des VMC “ultra-silencieuses” affichant seulement 16,8 dB(A) bouche cuisine !

La technologie et la vitesse de fonctionnement : Le niveau sonore d’une VMC dépend beaucoup de sa vitesse de fonctionnement et des performances technologiques de la régulation du débit d’air, du moteur, du réseau aéraulique (gaines) et du ventilateur.

** NF EN ISO 10052:2004 Acoustique - Mesurages in situ de l'isolement aux bruits aériens et de la transmission des bruits de choc ainsi que du bruit des équipements - Méthode de contrôle.

Une VMC silencieuse ça existe ?

Toutes les VMC actuelles et de qualité sont conçues pour être “silencieuses”, mais elles ne sont jamais totalement inaudibles. Il ne suffit pas seulement de choisir un modèle indiquant une valeur inférieure à 20 dB(A) pour qu’une VMC soit silencieuse. L’installation globale doit réunir plusieurs conditions : un bon dimensionnement, de bons réglages avec un débit adapté, un positionnement et des fixations correctement effectués, un emplacement isolé (combles) et avoir un réseau aéraulique bien conçu. Toutes ces caractéristiques offrent une meilleure performance phonique et vibratoire.

La VMC double flux et la VMC simple flux hygroréglable (hygro B) se démarquent comme étant les équipements les moins bruyants. Par leurs modes de fonctionnement totalement différents, leurs niveaux sonores respectifs ne peuvent pas être directement comparés car ils ne sont pas mesurés aux mêmes endroits.

Généralement, le niveau sonore d’une VMC simple flux hygroréglable est mesuré au niveau de la bouche d’extraction de la cuisine, à faible débit d’air, soit environ 20 à 30 m³/h. Il s’agit donc du bruit réellement perçu dans une pièce. Pour les VMC double flux, les fabricants communiquent des valeurs mesurées à 1 m du caisson moteur en fonctionnement et à un débit d’air élevé, soit 200 à 300 m³/h. Ces valeurs ne correspondent pas au bruit réellement perçu dans une pièce, en effet les gaines et les silencieux permettent de fortement réduire ce bruit avant qu’il n’arrive aux bouches d’extraction. Selon les exigences réglementaires, une VMC double flux doit respecter un débit d’air de 45m³/h minimum. Elle ne peut pas descendre en dessous, cela n’est autorisé que pour une VMC simple flux hygroréglable.

Si l’on se base uniquement sur les chiffres, une VMC hygroréglable très silencieuse, selon le modèle et en fonctionnement à faible débit d’air, peut ne pas dépasser les 20 dB(A) à la bouche. En débit fort (“boost”), on peut atteindre des niveaux de l’ordre d’environ 35-40 dB(A). De son côté, une VMC double flux peut produire un niveau sonore fort au niveau caisson et un niveau sonore réel en bouche d’insufflation très faible (entre 18 et 25 dB(A)). Même avec un débit d’air minimal plus élevé, une VMC double flux peut parfois se révéler aussi, voire plus silencieuse, qu’une VMC simple flux hygroréglable.

Le tableau comparatif suivant donne un ordre de grandeur approximatif sur les intensités sonores des différents types de VMC. Les niveaux sonores indiqués ne sont pas fixes, la performance acoustique dépend fortement des modèles et des conditions de mesure.


Types de VMCDébitNiveau sonore moyen dB(A)Intensité sonore
Simple flux autoréglableDébit constant et permanent, ne se module pas>20 à >30
(bouche cuisine)
Faible à forte
Simple flux hygroréglable (hygro A)Module le débit selon l’humidité ambiante
(entrée d’air fixe et bouche hygroréglable)
<20 à >30
(bouche cuisine)
>30 à >50
(caisson moteur)
Très faible à modérée
Simple flux hygroréglable (hygro B)Module le débit selon l’humidité ambiante
(entrée d’air et bouches hygroréglables : généralement plus discrets)
Double fluxDébit constant et permanent, ne se module pas
(sauf certains modèles)
<20 à 25
(bouche insufflation)
40 à 50
(caisson moteur)

Choix énergétique d'un moteur VMC (W-Th-C)

La consommation électrique d'une VMC doit être un des premiers critères de choix. Certains fabricants utilisent une "unité" commerciale que vous avez peut-être déjà rencontrée : W-Th-C. Littéralement, cela signifie W = Watts, Th = Pression statique et C = Débit d'air (Capacity en anglais). En d'autres termes, c'est la puissance électrique moyenne calculée en mesurant la consommation du ventilateur de la VMC pendant 22h à faible débit (petite vitesse) et durant 2h à grand débit (grande vitesse. Attention ce n'est pas une unité scientifique, mais bien une "expression" commerciale. Elle peut être utile à connaître pour comparer les différents modèles entre eux, mais elle n'indique pas clairement la consommation énergétique réelle de la VMC en question.

Même s'il n'existe pas de lien automatique entre la typologie de VMC et le bruit, certaines caractéristiques favorisent ou non le niveau sonore d'un équipement. Plus le ventilateur tourne vite, plus sa consommation augmente et donc il émet plus de bruit.

La technologie simple flux génère de manière générale, de faibles consommations d'énergie. Cependant, dans le cas d'une VMC simple flux autoréglable (moteur AC) qui garantit un débit d'air constant à l'année et qui ne dépend pas de l'hygrométrie intérieure, elle induit des consommations énergétiques inutiles. Pour compenser les débits permanents, leur consommation typique oscille entre 25 et 45W.

Dans le cas d’une VMC hygroréglable, le débit de ventilation est adapté pièce par pièce en fonction du taux d’humidité. Le renouvellement de l’air est ajusté au plus près des besoins ce qui optimise les consommations d’énergie que ce soit au niveau du chauffage (moins d’air chaud extrait) ou de la consommation électrique du moteur (moins puissant). Les VMC hygro A (moteur AC parfois DC) sont plutôt discrètes mais peuvent devenir bruyantes en grand débit, la consommation moyenne est comprise entre 15 et 30W. En ce qui concerne le VMC hygro B, il sagit souvent de systèmes dits "basse consommation" ou "microwatt" et elles sont destinées aux habitations. Leur consommation énergétique peut descendre en dessous de 15W, contrairement aux VMC autoréglables, ça donne en moyenne une différence approximative de environ 262 kWh/an, soit une économie de 40€/an, pour une VMC qui tourne 24h/24 et selon le tarif en vigueur d'électricité. Certains moteurs basse consommation peuvent descendre jusqu'à 5W (microwatt).

Les consommations électriques d'une VMC double flux (moteur DC ou EC) sont plus élevées que celles d'une VMC simple flux : en moyenne 40 W pour une VMC DF (cela peut descendre jusq'à 20-30W sur certains modèles) contre 15 W (voire moins) pour une VMC SF. Certains constructeurs sortent aujourd'hui des modèles un peu plus économes, mais dont le prix est plus élevé.

Choix des gaines et des bouches d'extraction

La longueur, l’isolation et la flexibilité des gaines, la présence de coudes, le diamètre des conduits ainsi que les réglages du système influencent directement le niveau de bruit produit par la VMC. En effet, le réseau aéraulique (gaines) peut être vecteur de vibrations sonores. Une gaine souple absorbe, amortit et dissipe une partie des vibrations solidiennes tandis qu’une gaine semi-rigide ou rigide se déforme peu et réfléchit cette énergie vibratoire.

Les gaines acoustiques souples micro-perforées ou semi-rigides sont plus performantes que les gaines souples classiques (aluminium + isolant). Les gaines souples insonorisées sont les meilleures acoustiquement, en effet leurs micro-perforations permettent d’absorber les fréquences sonores, ainsi elles réduisent fortement le bruit aéraulique. A noter qu’aucune réduction de diamètre ne doit être effectuée, cela pourrait augmenter la vitesse de l’air et donc du bruit. De plus, l'isolation des gaines permet d'éviter la formation de condensation à l'intérieur dans le cas d'un arrêt de la ventilation.

Pour ce qui est des bouches d'extraction, celles à détection de présence ou d'humidité possèdent un capteur qui active et ouvre brusquement une trappe. Ce bruit est bref (moins d'une seconde) mais fort, il peut donc surprendre et ne pas convenir aux oreilles les plus sensibles. Ce fonctionnement se retoruve principalement sur les VMC simple flux hygroréglables.

Enfin, au niveau des grilles d'aération, pour ne pas créer des turbulences (bruit aérien), il faut choisir une grille à la bonne taille et adaptée au débit d’air prévu.

Conclusion : choisir sa VMC c'est facile !

choisir sa vmcA ce jour, il n'existe pas de réglementation limitant le niveau sonore des VMC. Les VMC actuelles sont très peu bruyantes, mais elles restent toutefois légèrement audibles. Il est donc préférable de privilégier des modèles ne dépassant pas 30 dB(A) à la bouche cuisine. Les équipements les plus silencieux sont la VMC hygroréglable (hygro B) et la VMC double flux. Les VMC autoréglables, par leurs débits d'air constant peuvent émettre plus de nuisances sonores, même si certains modèles se distinguent et atteignent tout de même de bonnes performances acoustiques. Plusieurs caractéristiques peuvent améliorer le niveau sonore d'une VMC : la désolidarisation du caisson moteur et des gaines, l'utilisation d'éléments absorbants acoustiques et anti-vibratiles ainsi qu'un équilibrage et un dimensionnement bien réalisés.



portrait lAucun robot n'a été maltraité pendant l'écriture de cet article. C’est bel et bien l’œuvre de deux humains passionnés ! Pour leur payer un café, vous pouvez faire un don à l’association. Merci ❤ portrait l

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