Quel chauffe-eau choisir ?
L’eau chaude sanitaire représente environ 30% de votre facture d'énergie. On cherche pourtant rarement à « optimiser ce poste » alors que des mesures très simples existent. Voici un guide pour choisir le système le plus adapté à vos besoins et l’utiliser au mieux.
- En 1 coup d’œil
- 2 types de chauffe-eau
- 2 technologies
- Dimensionnement
- Prix à l’achat
- Prix à l’utilisation
- Coût écologique
- Comparatif
- Optimisations
Les chauffe-eaux en 1 coup d’œil
| Avantages | Inconvénients | En bref |
| Chauffe-eau gaz – 500€ | ||
| Peu coûteux Très compact | Pas d’aides Prix énergie fluctuant Pas écologique | → A réserver pour les logements contraints par la place. |
| Cumulus électrique – 1 000€ | ||
| Peu coûteux | Volume stockage Prix utilisation Rendement | → Si peu de besoins ou logements inoccupés une partie de l’année. |
| Chauffe-eau électrique instantané – 500€ | ||
| Peu coûteux Très compact | Prix utilisation Puissance limitée | → Pour un faible besoin loin du chauffe-eau principal. |
| Chauffe-eau thermodynamique – 3 000€ | ||
| Aides, écologique Performant Prix utilisation | Coûteux à l’achat Local dédié Bruit | → Si local dédié pour le chauffe-eau |
| Cumulus électrique photovoltaïque – 3 000€ | ||
| Ecologique Performant Prix utilisation | Pas d’aides Pour les bricoleurs | → Si vous avez des panneaux solaires photovoltaïques. |
| Chauffe-eau solaire thermique – 6 000€ | ||
| Aides, écologique Performant Prix utilisation | Coûteux à l’achat Toit bien exposé | → Pour les gros consommateurs |
L’arbitrage sera le plus souvent à faire entre un chauffe-eau thermodynamique et un chauffe-eau solaire, voire un cumulus photovoltaïque. Ces systèmes sont plus coûteux à l’achat mais restent bien subventionnés et bénéficient d’un prix de l’énergie plus attractif.
Chauffe-eaux indépendants ou couplés au chauffage central ?
2 types : On distingue d’abord deux types de chauffe-eaux. Les systèmes « indépendants », et ceux qui sont « couplés au système de chauffage central ».
| Systèmes indépendants |
| Ballon électrique |
| Chauffe-eau gaz |
| Chauffe-eau thermodynamique |
| Ballon solaire |
| Couplés au chauffage central |
| Chaudière gaz, fioul, bois |
| PAC air eau ou géothermique |
| Chauffage solaire |
Intérêts et limites : Les systèmes indépendants permettent d’utiliser une autre source d’énergie que celle du chauffage et offrent une certaine « sécurité ». En cas de panne de la chaudière, les utilisateurs auront toujours de l’eau chaude.
Le chauffe-eau thermodynamique est un système indépendant et performant.
A l’inverse, les systèmes couplés au chauffage central ont le mérite d’être plus compacts et bénéficient de frais d’entretien mutualisés.
En bref : Si vous avez un chauffage central performant et écologique avec une énergie peu chère, autant qu’il assure aussi l’eau chaude sanitaire. Dans le cas contraire, un système indépendant sera sans doute préférable.
Production d’eau chaude instantanée ou par accumulation ?
2 technologies : On trouve ensuite deux technologies pour la production d’eau chaude. Les chauffe-eaux « instantanés » et ceux « par accumulation » qui requiert un ballon de stockage.
Production instantanée : La production instantanée se révèle plus compacte mais demande beaucoup de puissance. Au moins 18 kW pour un chauffe-eau instantané au gaz par exemple.
Ici, la chaudière gaz « double service » assure le chauffage et l’eau chaude.
Réalisation : Les ateliers Comble (62).
Par accumulation : Pour la production d’eau chaude par accumulation, c’est l’inverse. Un stockage est requis mais le besoin en puissance est bien plus faible puisque le système met en général entre 6 et 8 heures pour chauffer tout le volume. Comptez par exemple une résistance de 2 400 W pour un cumulus électrique.
Comparatif : Voici un tableau de synthèse.
| Instantanée | Accumulation |
| Systèmes | |
| Chauffe-eau gaz Chaudière gaz Chauffe-eau élec. instantané | Cumulus électrique Chauffe-eau thermodynamique Chauffe-eau solaire Chaudière fioul, bois Pompe à chaleur Poêle bouilleur |
| Avantages | |
| Compacité Pas de pertes par stockage | Peut couvrir de grosses consommations simultanées. Fonctionnement sur heures creuses ou les heures solaires. |
| Inconvénients | |
| Confort (fluctuations) Rendement (cycles courts) Puissance élevée | Encombrant Pertes par stockage |
Remarque : En pratique, les productions instantanées récentes sont le plus souvent accompagnées d’un petit ballon de stockage de moins de 10L. On parle alors de production « semi-instantanée » ou de « semi-accumulation ». Ce petit stockage corrige les inconvénients car il permet d’obtenir immédiatement du confort grâce à la réserve d’eau chaude tout en nécessitant une puissance moins élevée.
Cette chaudière gaz dispose d’un petit ballon de 3.2 L maintenu en température par une mini-résistance de 25 W. Photo : Saunier Duval.
En bref : Il faut retenir que la production instantanée est intéressante si vous êtes contraint par la place ou si vous avez un besoin en eau chaude qui est éloigné du chauffe-eau principal.
Dimensionnement d’un chauffe-eau par accumulation
Dans le cas d’un chauffe-eau par accumulation, il faut avoir en tête que l’eau contenue dans votre ballon est chauffée en permanence à sa température de consigne. Un ballon d’eau chaude « surdimensionné », avec un volume supérieur aux besoins journaliers, implique donc des pertes thermiques importantes tout au long de l’année. C’est pourtant le cas de 30% des installations.
Les pertes par stockage sont loin d’être une paille, elles peuvent représenter un tiers de la consommation d’énergie du ballon.
Dimensionnement : Pour limiter ce gaspillage, voici une idée du nombre de litres d’eau chaude consommée par jour selon votre profil de consommation :
| Profil | L/ jours à 50°C |
| « Econome » | 20 litres |
| « Moyen » | 33 litres |
| « Gourmand » | 50 litres |
Constatons d’abord qu’il est possible de diviser par deux sa consommation d’eau chaude en adoptant les bons gestes, on y reviendra plus tard. Pour le dimensionnement, c’est très simple. Il suffit de multiplier le profil choisi par le nombre de personnes occupant le logement. Prenons l’exemple d’une famille de 4 personnes avec un profil « moyen ». Cela donne le calcul suivant :
33 (L/j et par pers.) x 4 (pers.) = 132 L/j
Arbitrage : En pratique, il faudra arbitrer entre un chauffe-eau de 100 litres et un de 150 litres. Le meilleur choix technique est d’opter pour le volume le plus faible en misant sur la sobriété de façon à réduire les pertes par stockage.
Un ballon de 100L est plus compact et limite les pertes par stockage. Réalisation Yann Dépanne (60).
Si ce volume s’avère trop juste ponctuellement, il est toujours possible d’augmenter provisoirement la température de consigne à 65°C par exemple. Cela peut être le cas si vous recevez du monde et vous permet d’avoir plus d’eau chaude disponible à 50°C.
Prix des chauffe-eaux
Investissement : Dans le cas d’une production d’eau chaude couplée au chauffage central, le budget sera confondu avec celui du chauffage mais ce dernier sera logiquement plus onéreux.
Ici, la chaudière à granulés assure en plus l’eau chaude sanitaire avec une cuve de 130 L immergée dans le ballon tampon. Le surcoût se situe autour de 1 000€.
Dans le cas d’un système indépendant, il est plus facile de chiffrer uniquement ce poste :
| Système | Prix | Aides |
| Indépendant | ||
| Ballon électrique | 1 000€ | Aucune |
| Chauffe-eau gaz | 500€ | Aucune |
| Chauffe-eau thermodynamique | 3 000€ | € |
| Ballon solaire | 6 000€ | €€ |
| Couplé au chauffage central | ||
| Chaudière gaz | 5 500€ | Aucune |
| PAC air eau | 17 000€ | €€ |
| Chaudière bois | 22 000€ | €€€ |
| Chauffage solaire | 15 - 20 000€ | €€€ |
En bref : Les systèmes vertueux sont plus coûteux mais disposent d’aides financières qui peuvent compenser leur surcoût. De plus, les énergies renouvelables bénéficient d’un coût d’utilisation plus faible. Mais dans tous les cas, on conseille toujours d'avoir 3 devis en main avant de se décider.
Pour cela, Conseils Thermiques s'associe à plusieurs partenaires afin de vous mettre en relation avec des artisans locaux certifiés RGE. Vous pourrez ainsi étudier plusieurs propositions techniques et commerciales gratuitement et sans engagement.
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Je souhaite obtenir ma prime énergie >Coût d’utilisation et d’entretien des chauffe-eaux
Coût d’utilisation : On constate que le ballon électrique se révèle 2 à 3 fois plus cher que les autres systèmes. Mieux vaut donc le réserver dans le cas où d’autres options ne sont pas possibles, d’autant que le prix de l’électricité n’est pas prêt de baisser.
| Système | Prix kWh |
| Indépendant | |
| Ballon électrique | 30 cts (avec bouclier) |
| Chauffe-eau thermodynamique | 12 cts |
| Chauffe-eau gaz | 12 cts |
| Ballon solaire | 0 cts |
| Couplé au chauffage central | |
| Chaudière gaz | 12 cts |
| PAC air eau | 11 cts (avec bouclier) |
| Chaudière bois | 11 cts |
| Chauffage solaire | 0 cts |
Coût d’entretien : Seul le chauffe-eau gaz nécessite obligatoirement un entretien annuel dont le coût se situe entre 100 et 200€.
Pour les autres systèmes indépendants, un entretien tous les 2 à 3 ans avec une vérification de la soupape de sécurité garantit une plus grande durée de vie. Le prix oscille entre 100 et 200€ avec un surcoût pour le système solaire.
Entretien des échangeurs et du brûleur d’une chaudière à granulés.
Enfin, les systèmes couplés au chauffage central sont toujours vérifiés lors de l’entretien annuel dédié à celui-ci. Comptez entre 150 et 250€.
Coût écologique des chauffe-eaux
Le coût écologique de votre production d’eau chaude doit également être étudié finement même si vous n’êtes pas forcément « sensible » à cet aspect.
Chaudière à granulés à condensation couplée avec des panneaux solaires thermiques. Difficile de faire mieux, mais l’investissement reste élevé.
Aides financières : En effet, les systèmes les plus émetteurs de CO2 comme les chaudières ou chauffe-eau au gaz ne sont pas éligibles aux aides financières. Voici un comparatif :
| Energie | Emissions de CO2 |
| Solaire | 0 g de CO2 / kWh |
| Bois type bûches ou granulés | 30 g de CO2 / kWh |
| Electricité pour eau chaude | 65 g de CO2 / kWh |
| Gaz de ville | 227 g de CO2 / kWh |
| Fioul | 324 g de CO2 / kWh |
En bref : Le renouvellement d’une chaudière au fioul est d’ores et déjà interdit. Quant à la chaudière gaz, elle voit son empreinte carbone multipliée par 7 par rapport à une chaudière bois. Il est fort probable qu’une réglementation environnementale vienne réduire le plus possible son utilisation.
Comparatif chauffe-eaux
Comparons maintenant plus finement les systèmes de production d’eau chaude.
Chauffe-eau gaz : C’est une solution peu coûteuse à l’achat et très compacte. Vous aurez toute votre eau chaude sanitaire dans une « petite boite ». Par contre, ce chauffage n’est pas compatible avec le réchauffement climatique et le prix de l’énergie est très volatile. Par conséquent, on cherchera toujours une alternative au gaz lorsque c’est possible. Mais cela reste quand même une solution très efficace si vous êtes contraints par la place.
Cumulus électrique : Le cumulus électrique se révèle pratique car peu onéreux et facile d’installation. Il nécessite cependant de la place pour le stockage de l’eau. Mais son gros point faible réside dans le fait qu’il est extrêmement coûteux à l’utilisation. A privilégier donc pour de très petits consommateurs ou dans des logements inoccupés une partie de l’année.
Cumulus électrique photovoltaïque : Notons toutefois qu’un cumulus électrique avec un volume de stockage raisonnable (80-100 L) associé à une petite résistance électrique (1 000 W) peut s’avérer très pertinent couplé avec des panneaux solaires photovoltaïques. Le tout, pour un coût raisonnable. Comptez environ 1 000€ pour la pose du ballon et d’une horloge programmable (11h-17h) par un professionnel et 2 000€ pour l’installation autonome de 4 panneaux solaires à brancher sur une prise. Cette installation induit toutefois un comportement assez sobre et requiert un jardin ou une toiture bien exposée pour la pose des panneaux.
Le chauffe-eau joue en quelque sorte le rôle d’une « batterie » en stockant l’électricité sous forme de chaleur.
Chauffe-eau électrique instantané : Le chauffe-eau électrique instantané est pertinent si les besoins sont faibles, comme pour un lavabo voire une douche, et que celui-ci est placé loin du chauffe-eau principal. On évite ainsi les pertes liées à la distribution de l’eau chaude. Attention toutefois, la puissance demandée peut être élevée. Cela nécessite de souscrire à un contrat de raccordement électrique supérieur et plus coûteux.
Pratique pour un appoint éloigné. Photo : Bricoman.
Chauffe-eau thermodynamique : L’atout du chauffe-eau thermodynamique est sa performance énergétique. Grâce à la pompe à chaleur intégrée, sa consommation se révèle 2 à 3 fois moindre que celle d’un cumulus électrique. Il faut par contre disposer de place pour le stockage de l’eau et prévoir un local dédié car cet appareil demeure bruyant.
Ballon solaire : Les panneaux solaires thermiques associés au ballon fournissent gratuitement de l’eau chaude en cas de rayonnement solaire. Un appoint électrique (le plus souvent) prend le relais au besoin. Les coûts d’utilisation sont donc faibles mais l’investissement et les frais d’entretien restent plus élevés. A réserver plutôt aux gros consommateurs.
Principe d’un chauffe-eau solaire individuel. Source : Ademe.
Chauffe-eau couplé au chauffage central : Si votre production d’eau chaude est couplée au chauffage central, rendez-vous sur notre article dédié au choix du chauffage pour peser les avantages et inconvénients de chaque système.
En bref : Si vous devez remplacer votre chauffe-eau indépendant et que vous disposez de place, l’arbitrage sera à faire entre le chauffe-eau thermodynamique et le ballon solaire. Un cumulus photovoltaïque peut aussi s’envisager pour les bricoleurs. En cas de manque de place, une production instantanée ou couplée avec le chauffage central peut être intéressante.
Bien utiliser son chauffe-eau
On termine ce tour d’horizon en présentant quelques petits réglages ou investissements qui optimisent le fonctionnement de votre chauffe-eau. Ils permettent de réaliser de belles économies à la fois sur votre facture d’eau mais aussi sur votre facture d’énergie.
Réglage de la température : Pour limiter les risques de brûlures et le développement de certaines bactéries, le thermostat du chauffe-eau doit être réglé entre 50 et 55 degrés. Au-delà, on augmente inutilement les pertes par stockage.
Une température de stockage la plus basse possible améliore aussi le rendement de la pompe à chaleur.
Isolation du ballon : Il y a aussi tout intérêt à placer le chauffe-eau dans le volume isolé plutôt que dans un garage ou un sous-sol. On peut lui ajouter une jaquette isolante qui réduira fortement ses pertes thermiques. Elle coûte aux alentours de 50€ mais sera vite rentabilisée. Economies estimées autour de 20€/an.
Réducteur de débits : On peut aussi mettre en place des réducteurs de débits. L’installation de mousseurs ou d’une douchette économe peut diviser par 2 sa facture. Le tout, pour un coût très maîtrisé : comptez 20€ pour 4 mousseurs et 30€ pour une douchette économe.
Petits… mais efficaces !
Gestion des absences : Enfin, comme pour le chauffage, il reste moins coûteux en énergie de faire remonter la température du ballon après une absence de plusieurs jours plutôt que de la maintenir constamment à 55°C. On coupe donc le chauffe-eau lorsqu’on s’absente plus de 2 jours.
Conclusion : Des chauffe-eaux pour tous les besoins et les budgets
La première piste pour réduire sa facture d’eau chaude sanitaire est de miser sur la sobriété en investissant dans des limiteurs de débits par exemple.
La conception de votre installation peut également être optimisée, notamment en choisissant un volume de stockage « au plus juste ». Celui-ci devra idéalement être placé dans le volume chauffé.
Pour le choix du système, les aides financières donnent des orientations assez claires. L’objectif est de privilégier les sources d’énergies renouvelables, peu émettrices de CO2 et moins coûteuses à l’utilisation.
En ce sens, le chauffe-eau thermodynamique et le chauffe-eau solaire sont à privilégier. Les utilisateurs les plus « avancés » étudieront sûrement la piste d’un petit cumulus électrique associé à des panneaux solaires photovoltaïques plug and play.
Pour aller plus loin, consultez nos articles dédiés au choix du chauffage et à la sobriété énergétique. Economies spectaculaires garanties !
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