Conversion de l’énergie primaire en énergie finale
A l’occasion de la nouvelle réglementation thermique RE2020, le coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité baisse. Il passe de 2,58 à 2,3 soit une diminution de 11%. Pourtant, le « mix » énergétique n’a pas évolué significativement. Voici quelques éclairages pour comprendre comment a été calculé ce facteur de conversion et quelles en sont les incidences pratiques.
- Pourquoi convertir ?
- Facteurs de conversion
- Calcul CEP de l'électricité
- Explication de la baisse
- En pratique
Pourquoi convertir en énergie primaire ?
Energie primaire : L'énergie primaire est l'énergie contenue dans les ressources naturelles, avant une éventuelle transformation. Le fioul, le gaz, le bois, le vent ou le soleil sont des exemples d'énergie primaire.
Le rayonnement solaire constitue une énergie primaire inépuisable.
Energie secondaire : Une énergie secondaire existe grâce à la transformation d’une énergie primaire. L’électricité est par exemple une énergie secondaire. Elle n’existe pas directement dans la nature et nécessite le recours à une autre énergie. Dans une centrale nucléaire, on fissure de l’uranium pour produire de l’électricité par exemple.
Energie finale : L'énergie finale est l'énergie utilisée en bout de chaine par le consommateur, c'est-à-dire après transformation des ressources en énergie et après leur transport. C’est cette énergie qui est facturée par le fournisseur.
Le compteur Linky permet à l’utilisateur de suivre sa consommation d’énergie finale.
En pratique : Concrètement, avec un coefficient d’énergie primaire de 2,3 pour l’électricité, cela signifie que pour consommer 1 kWh d’électricité, il a fallu en produire 2,3 en amont.
Pourquoi convertir ? Le but de tout rapporter en énergie primaire est de comparer les consommations des énergies entre elles, en prenant en compte les pertes liées à la transformation et à l’acheminement. Cela est particulièrement important, notamment pour la réglementation thermique, qui doit être égale pour tous les types d'énergie.
Quels sont les facteurs de conversion ?
Voici les facteurs de conversion utilisés en France.
Energie | CEP |
Electricité | 2,3 |
Gaz | 1 |
Fioul | 1 |
Charbon | 1 |
Bois | 1 |
Soleil | 1 |
On constate que seule l’électricité a un coefficient d’énergie primaire supérieur à 1. C’est donc l’énergie la moins « efficace » car les pertes sont nombreuses au niveau du rendement des centrales et du transport sur le réseau.
Les centrales nucléaires ont un rendement de l’ordre de 33%.
La valeur de 1 pour les autres énergies relève d’une convention. En effet, il n'y a pas de transformation pour ces énergies primaires. De plus, comme le transport ou encore l'extraction ne sont pas (encore) comptabilisés, la conversion est de 1 pour 1.
Facteur de conversion pour l’électricité ?
L'électricité est l'énergie la plus utilisée en France. Elle représente environ 42% des consommations totales. Mais vous l’aurez compris, c'est aussi l'énergie qui nécessite le plus de transformations. Voici quelques précisions sur ce point.
Mix énergétique : Le « mix » énergétique de la production d'électricité en France se répartit ainsi. On y ajoute le rendement de chaque solution.
Type d'énergie | Rendement (%) | Part de la production (%) |
Nucléaire | 33 | 75 |
Energies renouvelables | 100 | 15 |
Energies fossiles | 38 | 10 |
Calcul : Il suffit ensuite de faire un simple calcul de proportionnalité pour trouver un rendement global de 43,5% ce qui correspond à un coefficient de 2,3. Cela tombe bien, c’est précisément le coefficient officiel retenu pour la RE 2020.
Le transport de l’électricité génère des pertes liées à l’échauffement des câbles (Enedis).
Pourtant, si vous avez bien suivi, nous n’avons pris en compte que le rendement des centrales. Il manque donc les pertes sur le réseau pour considérer l’acheminement de l’électricité. RTE les estime à 3% en énergie primaire sur les lignes hautes et très hautes tensions. Au total, elles seraient plutôt de l'ordre de 5 à 7% car les pertes augmentent en basse tension lorsqu’on se rapproche du consommateur final. Il faut également considérer le rendement des transformateurs.
Bref, en prenant des pertes en ligne à 5%, cela fait un rendement global de 38,5%. On obtient donc un coefficient de 2,59. C’est précisément le facteur de conversion utilisé jusqu’à lors : 2,58 pour être exact.
Comment expliquer le facteur de 2,3 pour l’électricité ?
Décision du législateur : Mais alors, comment justifier d’une baisse du CEP pour l’électricité à 2.3 alors que le mix énergétique est resté inchangé ? En fait, le législateur a anticipé le futur mix énergétique qui laissera plus de place aux énergies renouvelables. Il sera ainsi plus performant puisque le rendement de ces énergies est de 100%.
L’objectif est d’atteindre 40 % d’énergies renouvelables électriques dans la production nationale en 2030.
Comme les bâtiments ont une durée de vie de l’ordre de 50 ans, le législateur a considéré qu’on pouvait dès à présent prendre une valeur plus basse que la valeur réelle. Cela favorise donc mécaniquement l’électricité.
Contestations : Cette décision n’a bien sûr pas fait l’unanimité au sein de la profession et certains acteurs dénoncent « un tour de passe-passe ». Ils auraient préféré un facteur de conversion qui reflète vraiment l’état du mix énergétique, quitte à l’actualiser régulièrement.
Quels changements en pratique ?
Si on met de côté ces querelles de lobbyistes, les conséquences de cette baisse peuvent s’avérer assez concrètes.
Dans le neuf : Une baisse du coefficient signifie concrètement qu’une maison respectant la nouvelle norme RE2020 (CEP de 2,3) aura le droit de consommer davantage d’électricité qu’un logement construit lors de la précédente réglementation (CEP de 2,58). Ces deux réglementations imposent des consommations maximales de 50 kWhEP.m²/an (coefficient modulé selon les zones climatiques). Ainsi, on peut faire les calculs suivants pour une maison de 100 m². Ils donnent la consommation électrique maximale autorisée :
- RE2020 : 100*50/2,3 = 2 174 kWh/an
- RT2012 : 100*50/2.58 = 1 938 kWh/an
Autrement dit, une maison neuve aujourd’hui pourrait consommer 12% d’électricité de plus qu’hier. Cet abaissement du facteur de conversion ne favorise pas non plus les équipements électriques les plus performants que sont les pompes à chaleur. Reste qu’il sera probablement très difficile de respecter la nouvelle réglementation uniquement avec des chauffages de type « grille-pain ».
Une pompe à chaleur est plus coûteuse à l’achat mais consomme 2 fois moins d’électricité qu’un radiateur.
En rénovation : Le CEP est également utilisé pour réaliser des diagnostics énergétiques sur des bâtiments existants. Ainsi, la baisse de ce coefficient valorise mécaniquement les logements se chauffant à l’électricité. Dans certains cas, ils peuvent même gagner une classe énergétique sans avoir effectué de travaux. Mais cette situation reste marginale.
Conclusion
Les conversions d’énergie finale en énergie primaire permettent de comparer des installations utilisant des sources d'énergie différentes. Cependant, ces conversions reposent sur des calculs complexes. Elles sont donc toujours attaquables et font l'objet de lobbyings très importants à chaque décision devant les établir.
Dans les faits, on remarque que les calculs considérés pour la RE2020 favorisent davantage l’électricité par rapport à la réglementation précédente.
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#69 - Al - 29 Octobre 2024
Pour info gigi76,
conso totale mesurée = consos chauffage + conso eau chaude sanitaire + consos climatisation + conso éclairage + consos auxiliaires + consos électroménager + consos autres usages (ordis, box internet, bricolage etc) et je n'ai pas pris en compte la production d'électricité solaire autoconsommée ni celle exportée, ni la production d'eau chaude sanitaire solaire....
#68 - gigi76 - 15 Mars 2024
MODERNISER LE DPE
Le propos de cette note est de trouver une solution pour améliorer la précision du DPE actuel pour les logements tout electriques. En effet celui-ci est tres contestable et manque de fiabilité
Il fut un temps ou le DPE pouvait etre calculé d’apres les factures EDF. Cette idée a été abandonnee car l’obtention des factures était aléatoire et l’exploitation des données trop limitée.
Un fait nouveau change tout avec la généralisation du compteur LINKY. En effet ,avec ce compteur, les données peuvent etre exploitées directement par le diagnostiqueur DPE. Les données sont précises, irrefutables, et donnent les consommation mensuelles du logement. Il est donc possible d’extraire les conso des mois sans chauffage (mai-juin juillet aout-septembre). Cette information permet de calculer la consommation annuelle hors chauffage. Et :
Conso totale annuelle - conso annuelle hors chauffage = conso du chauffage.
Ensuite le nombre de KWH- chauffage multiplié par le coef 2,3 donne le résultat en KWH-Energie primaire necessaire au chauffage du logement.
L’étiquette du DPE est obtenue en divisant cette énergie primaire annuelle consommée par la surface habitable du logement.
Cette manière de calculer le DPE est sans doute un peu simpliste, mais ajoutée a la méthode 3CL, elle permettrait d’améliorer, de pondérer le résultat .
#67 - Chafrene - 07 Février 2024
Pour répondre à la question de Hilel : il me semble avoir lu quelque part, mais sans pouvoir retrouver la référence, que, pour le bois, la captage de CO2 pendant la croissance de la végétation avant utilisation comme moyen de chauffage était prise en compte.
#65 - Hilel - 17 Janvier 2024
Bonjour,
Je suis auditeur énergétique et je me posais une question sont je ne trouve pas la reponse.
En méthode THCEx pour le scénario BBC Effinergie, le coefficient de transformation pour le bois est de 0.6.
Pourquoi et que celà représente il physiquement ?
Que le bois délivre plus d'énergie finale que l'énergie primaire nécessaire à sa constitution ? Pourtant ce n'est pas tout à fait le cas...
#64 - Joseph - 18 Novembre 2023
On peut comprendre qu'il faille mettre en œuvre de l'énergie "grise" pour obtenir de l'énergie "finale". Donc qu'il y ait un coefficient supérieur à 1 pour l'électricité est logique. Mais quand on approvisionne du gaz par méthanier depuis les USA, quand ce gaz a été comprimé, transporté (fioul lourd des navires), détendu dans des usines qu'on a construites expressément et rapidement pour cela, pourquoi ne pas tenir compte de toutes ces "déperditions" pour le gaz ? Et donc, pourquoi pas de CEP pour le gaz. Dito pour le fioul : on extrait du pétrole, on le raffine, on le distille et on transporte les sous-produits. Une raffinerie de pétrole consomme entre 5 et 10% de l'énergie qu'elle transforme (si on pose que le brut est en fait une énergie) pour faire tourner ses process chauds. C'est de l'ordre de 20% et plus quand on parle des schistes bitumineux. Quand on fabrique des granulés de bois, ce n'est pas neutre en énergie grise non plus. Tout ça pour dire que de n'affecter un coefficient supérieur à 1 qu'à l'électricité ressemble bigrement à un règlement de compte !!! Seraient-ce des anti-nucléaires qui ont gagné la bataille des lobbies ?
#63 - Maxime - 12 Novembre 2023
En fait, ce qui me gène avec ce coefficient c'est qu'on ne mesure pas l'efficacité de la maison mais de toutes la chaîne, ainsi une maison électrique très bien isolé peut se retrouve avec une consommation (sur le papier) plus importante qu'une maison chauffé au gaz et moins bien isolé c'est quand même dommage ...
Autre choses si on compte tout les pertes pour l'électricité il faudrait faire pareil pour les autres énergies, de décompter les coûts d'extraction du fioul du gaz, du charbon, et même du bois.
Il faudrait aussi retirer les coût de transport le GNL importer par bateau on ne peut pas dire que sont coefficient est de 1 !
Même si ce sont bien des énergies primaire leurs mise a disposition n'est pas gratuite en terme d'énergie.
#62 - catb - 31 Octobre 2023
Que penser aujourd'hui du forcing pour un CEP de l'électricité qui passerait de 2,3 à 1 ? Comment ne pas entrevoir derrière cette manipulation une volonté farouche de trouver les financements nécessaires à la multiplication des EPR ? Consommez, consommez du kWh, il en restera toujours quelque chose...
#61 - Xavier (admin) - 24 Avril 2023
Bonjour jprt,
La meilleure solution est "collective" et probablement difficile à mettre en œuvre. Il s'agit de renforcer l'enveloppe de la copropriété : isolation du sol, des murs (par l'extérieur probablement), des combles, changement des fenêtres si nécessaire et du mode de ventilation. En agissant efficacement sur l'enveloppe, vous pouvez réduire par 2 à 4 votre besoin de chauffage. Ces travaux vous prémunissent efficacement de l'inflation car vous baissez votre consommation. De plus, ils sont sans entretien.
La moins bonne solution est de se contenter d'opter pour un chauffage plus performant : une PAC air-air par exemple. Selon votre région, vous pourrez diviser par 2 votre consommation d'électricité (COP de 2). Mais cela ne traite pas le problème de l'enveloppe qui est toujours prioritaire.
A bientôt
#60 - jprt - 20 Avril 2023
pour un studio chauffé a l'electricité, le besoin en energie pour le chauffer est donné par l'energie finale du DPE, par exemple 180kWh/m2 conduisant à un classement G en energie primaire environ 420kWh Cela signifie qu'il va etre tres difficile d'ameliorer le classement en E ou D en reduisant les deperditions car 180kWh/m2 est deja une bonne performance
comment faire pour etre efficace
merci
jprt
#59 - FL - 28 Mars 2023
Merci pour ces développements aussi glauques qu'inintelligibles.
Une seule question simple : quels sont les éléments (datas) nécessaires et suffisants pour obtenir "la consommation d'énergie finale" d'un logement. Merci pour une réponse simple précise et compréhensible.
Bien à vous.
FL
#58 - Xavier (admin) - 02 Mars 2023
Bonjour Jean,
Dans le neuf, les coefficients de conversion sont de 1 pour toutes les énergies sauf l'électricité où il est à 2.3.
Mais on ne favorise pas du tout le gaz qui est très émetteur de CO2 car la réglementation prévoit une conso max d'énergie non renouvelable. En pratique, il n'y a plus de gaz en neuf.
On ne pénalise pas non plus les pompes à chaleur car leur rendement (COP) est élevé (supérieur à 100%). De ce fait, les consommations sont faibles et même avec le coef de 2.3, il n'y a pas de problème.
En bref, dans le neuf, le bois et les PAC sont les alternatives privilégiées (voire "imposées" par la méthode de calcul). Les radiateurs électriques (mauvais rendement) et le gaz sont très pénalisés.
A bientôt
#57 - jean - 01 Mars 2023
on encourage clairement le chauffage au gaz ou au bois, surement pas les PAC quel que soit le cas quand aux apports du photovoltaique c'est pareil puisque on aura quand même le coeff 2.4 electricité : aurai-je mal compris ?????
gaz coeff 1, bois 0.6 ? + le co2
#56 - Xavier (admin) - 20 Février 2023
Bonjour Tudilo,
Le décret indique bien qu'il s'agit d'énergie finale :
" Les seuils définis aux articles 1er et 2 du présent arrêté sont exprimés en kWh d'énergie finale par unité de surface. "
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000039070419
Ils sont indiqués sur la facture d'énergie.
A bientôt
#55 - Tudilo - 19 Février 2023
Bonjour,
Actuellement les bâtiments en copropriété qui ont une consommation de chauffage >à 80kwh/m2.an doivent avoir une individualisation des frais de chauffage. Cela s’entend en kwhef ou kwep? Pour mon immeuble de 1981 le dpe collectif note consommation de chauffage collectif 148kwhep/m2.an donc 148:2,58 =57 kwhef/m2.an. Je vous remercie pour votre réponse.
#54 - Xavier (admin) - 18 Janvier 2023
Bonjour Syk,
Du point de vue "énergie", 301 kWh EP/m².an correspond à une mauvaise étiquette E. Il n'y a pas d'interdiction de location pour ces logements pour le moment (prévu en 2034).
A bientôt
#53 - Syk - 13 Janvier 2023
Bonjour
A quel taux d'énergie finale correspond le chiffre de 301kwhep/M2 (chaudière au gaz) ?
La location d'un appartement est-elle autorisée avec ce chiffre ?
Merci
Cordialement
#51 - STANNIS - 16 Octobre 2022
Pour faire suite à votre article sur le coefficient énergie primaire/énergie finale:
pourquoi n'existe t il pas un tel coefficient pour l'énergie fournie en réseau de chaleur? (tenant compte du rendement de production de la chaufferie centrale, des pertes en ligne)
#50 - Pierre - 13 Février 2022
Bonjour,
Avec la RE2020 il me semble que calcul est passé avec un facteur de 2,3 applicable au 1 janvier 2022 pour les habitations neuves.
Si vous pouvez nous faire un topo sur cette nouvelle règle et si les DPE sont aussi concernés.
MERCI
#49 - Jercessart - 23 Octobre 2021
Ce calcul d'un taux de conversion primaire/utile fait pas l'Ademe (donc 2,58 en moyenne) ne permet pas de mesurer l'impact en terme de réchauffement climatique. Ainsi pour le nucléaire que n'émet pas de gaz à effet de serre, il ne faut tenir compte que des pertes en lignes, de l'ordre de 12%. Le coefficient de conversion moyen en France de l'énergie primaire émettrice de gaz à effet de serre n'est alors plus que de 1,18.
Rappelons que c'est cette grille Ademe qui sert à notre l'efficacité énergétique des logements ce qui défavorise considérablement les logements tout électriques dont l'isolation a pourtant été mieux conçue.
#48 - jp44 - 10 Mars 2021
je viens de relire les commentaires : pour avoir un bon indice énergétique je devrais remplacer ma pac air eau (80kw/an m2 *2.4= E) par une chaudière a charbon (C) ....
#47 - Mina - 07 Mars 2021
Bravo, très intéressant.
#46 - Didier - 27 Janvier 2021
On regarde le rendement EP/ EF mais si on regarde la masse de ressources utilisées par kWh alors le nucléaire est très bas..
#45 - liion - 26 Janvier 2020
Calcul complètemnt débile qui vise à pénaliser l'électricité nucléaire au profit du gaz et du fioul !
Si l'objectif est de réduire les émissions de CO2, quel est l'interet de comptabiliser le rendement d'une centrale nucleaire qui emetttra toujours 0g de CO2 / kWh?
#44 - Laurent - 02 Février 2019
Oui car l'électrique est une forme d'énergie secondaire qui a une éxergie bien plus importante, toujours regarder le bilan énergétique global.
La thermosensibilite liés aux usages saisonniers coûte extrêmement cher dans le domaine de l'électricité, il faut tout surdimensionnner poir 2-3 jours dans l'année, la mobilité électrique est une demande stable qui permet de tirer le meilleur des installations électriques.
Bon choix pour le bois, pour les logements raccordés au gaz, PAC GAZ en développement très intéressantes (COP équivalent 2,58-4,6) et sans gaz HFC des PAC électriques (HFC responsables de 5% des émissions de gaz a effet de serre en France).
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Pompe_%C3%A0_chaleur_gaz_naturel
https://pompe-a-chaleur.ooreka.fr/comprendre/pompe-a-chaleur-gaz
#43 - jp45 - 30 Janvier 2019
En conclusion malgré une consommation de 95kw/m2 avec un coeff de 2.58 mon habitation est classée E car j'ai une pompe à chaleur air eau, elle sera remplacée par une chaudière granulé bois coeff 0.66? donc je passe en B...... 62kw/m2 an, .... ou au charbon : 95 kw/an. .... raisonnement inverse si j'ai un véhicule electrique !!! tout ça d'une logique éblouissante.....
#42 - laurent - 01 Novembre 2018
Pour Negawatt, ils partent sur une division par 2 de la consommation il me semble.
Oui parler de transition sans parler de réduction forte de la consommation n'a pas de sens, on sait très bien que les énergies decarbonées ne pourront pas remplacer les fossiles a la même hauteur et que celles-ci provoquent aussi des fortes contraintes environnementales, certes potentiellement mieux maîtrisables. Pour le nucléaire, je suis un petit peu inquiet sur le renouvellement du parc de production, son taux de retour énergétique est pas si élevé car il implique énormément de richesses elles mêmes actuellement générés par des fossiles. La perspective d'un effondrement profond est très plausible.
L'appauvrissement est inévitable avec la contraction énergétique, il va falloir piocher dans les inégalités sinon ça ne va pas tenir au niveau social.
#41 - Vincent - 31 Octobre 2018
L'arnaque de negaWatt/Ademe, c'est justement le terme "sobriété", qu vise surtout à laisser croire aux gens qu'ils vont pouvoir continuer à vivre comme maintenant et pour pas plus cher.… alors qu'il est évident qu'ils vont s'appauvrir :
- isoler une maison coûte des dizaines de milliers d'euro, voire encore plus
- remplacer une chaudière gaz/fioul par une pompe à chaleur : plusieurs milliers d'euro
- une voiture électrique coûte deux fois plus cher et pour un usage nettement moins pratique qu'une thermique (distance parcourable avec une charge, difficulté à trouver une prise disponible, temps nécessaire pour la recharge, batteries à changer au bout de 5-10 ans)
etc.
Comme pour le biogaz EnR etc. : plein de choses sont techniquement possibles, mais certainement pas avec notre niveau de consommation actuel.
Il suffit de voir que le kWh pour les particuliers est 2x plus cher an Allemagne et au Danemark, alors même que ces pays sont loins d'avoir décarboné leur mix électrique comme l'a fait la France (à l'origine, pour économiser sur sa facture pétrolière, certes).
En plus, on va vite buter sur la contrainte des métaux (1 miliard de voitures électriques, vraiment ?) + baisse des moyens disponibles à cause de la décroissance qu'impose la sortie des énergies fossiles.
Sur les ordres de grandeur, l'excellent travail du physicien britannique David MacKay :
"L'énergie durable - pas que du vent!"
https://www.withouthotair.com/translations.html
#40 - laurent - 31 Octobre 2018
Une autre remarque sur l'article de Jancovici :la modulation de la puissance des réacteurs se fait seulement pour quelques réacteurs qui ne tournent pas à puissance nominale mais en dessous de leur capacité, et qui répondent à des services systèmes pour la régulation des réseaux électriques. (Régulation en tension notamment). La production nucléaire reste une production de base qui n'est pas conçu pour répondre à des consommations thermosensibles.
#39 - laurent - 31 Octobre 2018
Pour la mobilité électrique, elle permettrait de réduire d'un facteur 2 à 3 les émissions de C02 à usage identique, combiné à une très forte diminution de l'usage, de la masse et du nombre de véhicules, elle rend envisageable le respect des engagements sur le climat concernant l'automobile. (Les camions c'est un autre problème)
Un point ne devrait pas echapper à Jancovici : même si 50% du chauffage électrique moyen est assuré par le nucléaire (ce n'est absolument pas le cas lors des pics, mais plausible car les radiateurs tournent la moitié de l'année avec les logements mal isolés), l'hydraulique étant à sec l'hiver, les 50% ou 45% restant combinés au rendement des centrales à combustible fossile font que les émissions de C02 restent plus importantes que de brûler le combustible au point de consommation. Pour rappel le rendement thermique -> Elec -> thermique est de 33% avec la conversion thermodynamique et les pertes sur le réseau électrique.
Pour le mix, on sait qu'on aura besoin à la fois des Enr et du nucléaire, avec de la sobriété, des compteurs intelligents, il est envisageable de reduire la part du nucléaire pour rendre le renouvellement du parc nucléaire plus réaliste. Le chauffage électrique s'y oppose purement d'ailleurs.
Pour le biogaz, le potentiel est important et apporterait une part majeur, toujours dans le cas d'une forte sobriété, inévitable et indispensable. À l'échelle du problème donc.
#38 - Vincent - 29 Octobre 2018
Sophocle > Quel surcoût ( 3KW/H de PV coûtent 10 000 euros installés) ?
3kW, plutôt.
> Ca ferait un peu usine à gaz !
Et le gaz, c'est du fossil :-)
#37 - Vincent - 29 Octobre 2018
Le gaz renouvelable : comme la voiture électrique ou l'éolo-voltaïque, encore une solution techniquement possible mais qui n'est clairement pas à l'échelle du problème…
https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/100-renouvelable-pour-pas-plus-cher-fastoche/
#36 - Sophocle - 29 Octobre 2018
Prochainement (2020?) une nouvelle réglementation thermique va remplacer la RT 2012. Il semblerait qu'elle soit co-écrite par l'Etat et "les corps intermédiaires", c'est à dire organisations professionnelles, associations, lobys, etc... le grand principe est E+C-, plus d'énergies renouvelables, et moins d'émission carbone. Pour y arriver, il faudra encore plus d'isolation et l'auto-consommation d'énergies renouvelables sera nécessaire pour obtenir les labels les plus élevés. Le label E4 sera attribué aux BEPOS (bâtiments à énergie positive), qui ne consommeront pas plus d'énergie qu'ils en produiront, soit pour le consommer directement, soit pour le revendre. Très beau sur le papier, mais beaucoup de question se posent. Que deviendra le coefficient de 2,58 ? Quel surcoût ( 3KW/H de PV coûtent 10 000 euros installés) ? Des PV pour alimenter quoi ? Chauffe-eau themo-dynamique, PAC, radiateurs ? C'est en période de grand froid que les bâtiments consomment le plus alors que le soleil est peu présent et de toute façon pas très haut, donc une intensité plus faible. Sans compter que ces systèmes doivent être entretenus, et n'ont pas une durée de vie exceptionnelle....
Quand on dit "énergie renouvelable", dans 99% des cas , ce sera des PV et donc de la fourniture d'électricité. Va-t-on favoriser l'auto-production d'électricité et continuer à pénaliser l'électricité achetée par ce coefficient de 2,58 ? Ca ferait un peu usine à gaz !!!!
#35 - laurent - 28 Octobre 2018
Il ne faut pas oublier le gaz renouvelable qui est un pilier des énergies renouvelables.
Qu'il s'agisse de gaz ou d'électricité, on est très loin d'exploiter tous les potentiels.
L'urgence est à la sobriété et la réduction du confort.
#34 - laurent - 28 Octobre 2018
https://www.connaissancedesenergies.org/bilan-electrique-de-la-france-que-retenir-de-2017-180215
On n'est plus qu'à 89% decarbone en 2017, notamment à cause des pics de chauffage qui demandent le démarrage du parc thermique.
Et en plus on ne compte pas les imports en Allemagne.
Rendre intelligent le chauffage électrique existant , oui, mais le développer n'est pas une bonne idée avec le mix de production actuel.
#33 - Vincent - 27 Octobre 2018
Exemple de la débilité de ce 2,58 avec le Diagnostique de performance énergétique d'un cinéma municipal en banlieue parisienne :
https://postimg.cc/cv8msGT2
Puisque la RT calcule en énergie primaire, on encourage les gens à se chauffer au gaz plutôt qu'à l'électrique, alors que 1) l'objectif est de sortir des énergies fossiles et 2) l'électricité en France est décarbonée à 95%.
Il serait quand même plus intelligent de dire : pas plus de x kWh/m²/an de chauffage d'origine non-carbonée, débrouillez-vous pour atteindre cet objectif.
#32 - Sophocle - 27 Octobre 2018
Le CO2 est un facteur aggravant, mais le réchauffement climatique n'est pas prêt de s'arrêter. Le principal gaz à effet de serre n'est pas anthropique, c'est la vapeur d'eau, présente à hauteur de 70% dans l'atmosphère en moyenne. Le problème est qu'il y a rétroaction: le réchauffement des températures permet à l'air de détenir plus de vapeur d'eau, qui provoque plus d'effet de serre, une augmentation des températures et ainsi se suite... Le CO2 anthropique a mis le moteur en route, mais nous n'avons malheureusement pas la faculté de l'arrêter... Juste de ne pas encore l'accélérer... Donc pour l'instant, il ne faut pas arrêter les centrales nucléaires, mais utiliser l'électricité renouvelable pour chauffer les logements et réduire la consommation de gaz.
#31 - Laurent - 27 Octobre 2018
Merci Vincent pour le correctif, l'effondrement est inévitable au vu des dynamiques et des décisions politiques et économiques.
Pour le chauffage thermodynamique, c'est très peu efficace quand il fait froid, voir même moins efficace qu'un radiateur joule à température très négative (dès -5'C).
Si l'on isole et qu'on abaisse la température des logements, on a justement besoin de chauffage lorsque il fait bien froid.
Y'a aussi le risque de fuite des gaz HFC, je suis pas très enthousiaste sur cette technologie.
Le véhicule électrique, c'est pas le miracle certes, mais je ne vois que ça, avec les renouvelables et le nucléaire, pour essayer amortir les conséquences sociales des crises qui viennent dès 2020.
Pas vraiment de conséquence sur la production électrique (15 millions de véhicules électriques en France = 34 TWh
= 6% de la production actuelle), si c'est correctement géré grâce aux Linky, sur les terres rares il est possible de remplacer par des bobines (Renault...), y'a plus que les batteries où il reste certes la question difficile du recyclage du lithium et du cobalt, on a encore du temps car leur durée de vie est longue et y'a possibilité de réutilisation sur quelques décennies pour stocker des productions renouvelables.
http://www.automobile-propre.com/vehicules-electriques-terres-rares-florilege-fake-news
Enfin la dépendance aux fossiles est plutôt à 75%, et avec une forte sobriété et l'arrêt de la concurrence mondialisé, on pourrait considérablement limiter la destruction de notre avenir.
https://decrypterlenergie.org/les-energies-renouvelables-font-elles-reculer-les-energies-fossiles
Si les négociations climatiques n'avancent pas, c'est parce ce que les transports internationaux ne sont pas comptabilisés, les pays importateurs se deresponsabilisent... il faut relocaliser les économies et on doit analyser la peur aveugle du protectionnisme, relocaliser ne veut pas dire fin de l'entraide et de la coopération mondiale.
#30 - Vincent - 23 Octobre 2018
Laurent > Pour le chauffage, il faut développer les réseaux de chaleur urbain, le stockage thermique, le chauffage au compost, les panneaux solaires thermiques, le biogaz, les travaux d'isolation, les pulls...
… et les pompes à chaleur. Très répandues dans les pays rationnels comme la Suède ou le Japon.
> Concernant le véhicule électrique, le choix est judicieux
Pas forcément :
"L’automobile face à ses contraintes : énergie et métaux"
https://tv.arts-et-metiers.fr/lautomobile-face-a-contraintes-energie-metaux-part-2/
> Après on peut analyser les taux de retour énergétique et les efficacités globales, ces taux sont très bon pour les renouvelables, encore corrects pour le nucléaire mais très très faibles pour les fossiles dont notre dépendance risque de conduire à un effondrement.
Pas "risque" : "va". À cause de la contrainte climatique, il faut qu'on s'en passe d'ici 2050. Problème : elles représentent 85% de l'énergie primaire, et même 98% du transport.
On est mal.
#29 - Laurent - 23 Octobre 2018
Le chauffage électrique est pire que le chauffage au gaz pour la simple raison que tout la partie thermosensible des surconsommations en hiver est compensée par 13 centrales gaz cycle combiné, 6 centrales TAC Fioul/gaz et 4 centrales charbon, auquel il faut ajouter les importations d'électricité d'Allemagne : on est à 20 GW très carboné.
L'article des Echos est une aberration : les productions renouvelables et nucléaires produisent toute l'année et ne sont absolument pas destinés à couvrir du chauffage, qui est chaque année couvert par des centrales pourris.
La conclusion est que vous allez émettre environ 2,58 fois mois de CO2 avec un chauffage gaz qu'avec un chauffage électrique.
Pour le chauffage, il faut développer les réseaux de chaleur urbain, le stockage thermique, le chauffage au compost, les panneaux solaires thermiques, le biogaz, les travaux d'isolation, les pulls...
19'C préconisé par la loi, on peut descendre à 15'C sans avec un bon pull il me semble.
Concernant le véhicule électrique, le choix est judicieux : le moteur a un rendement quasiment unitaire et il y'a en plus un système de récupération d'énergie cinétique. Grâce aux compteurs Linky, les recharges intelligentes vont permettre d'optimiser les productions renouvelables.
Pour rappel pour éviter de dire des bétises :
Thermique -> Electricité Rendement <= 38%
Thermique -> Mécanique Rendement <= 38%
Electricité -> Mécanique Rendement <= 100%
Thermique -> Thermique Rendement <= 100%
Thermique -> Electricité -> Thermique Rendement moyen <= 33% (pertes réseau electriques)
Pour une utilisation mécanique, il faut 2,58 fois plus d’énergie primaire avec une source thermique (petrole, gaz, nucléaire) qu'avec une production électrique direct (solaire, éolien, hydraulique). Si votre électricité est de source thermique, la voiture a un rendement que très légèrement meilleur par rapport à un véhicule thermique, mais vous pouvez mettre en valeur une production nucléaire décarbonée.
Pour une utilisation de chaleur, il faut 2,58 fois plus de combustible si vous passez par le vecteur électricité que si vous brulez sur place votre combustible.
Pour les renouvelables, le rendement considéré est évidemment unitaire puisque l'électricité produite est utilisable à très haut rendement pour tous les usages, et que la source d'énergie est considéré comme inépuisable (le soleil en l'occurence)
Après on peut analyser les taux de retour énergétique et les efficacités globales, ces taux sont très bon pour les renouvelables, encore corrects pour le nucléaire mais très très faibles pour les fossiles dont notre dépendance risque de conduire à un effondrement.
#28 - Christian - 17 Octobre 2018
Merci pour votre réponse.
Je suis d'accord avec vous pour dire que la DGECet Bercy ne font rien pour rendre les chsoes compréhensibles et susciter l'adhésion, quelle que soit la politique suivie.
Bonne journée,
#27 - Sophocle - 17 Octobre 2018
Voilà le lien: https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301745932760-quand-la-reglementation-freine-la-transition-energetique-2180584.php
Globalement, il faut toujours essayer de comprendre. Dans le cas présent, les centrales nucléaires ne peuvent pas permettre de chauffer tous les logements, donc les logements chauffés au gaz, c'est plutôt une bonne chose, d'autant que le KW/H gaz est 2 fois moins cher que le KW/H électrique. Tant pis pour le CO2.... Alors qu'on nous harcèle tous les jours avec le dérèglement climatique....
Ensuite, le gros problème des voitures dans les agglo est la pollution aux micro-particules. Il faudrait 40 TW/H pour faire rouler toutes les voitures à l'électricité en France, alors que la production est de 550 TW/H. C'est donc facilement atteignable, à condition de réguler les consommations de pointe (recharger les voitures entre minuit et 6H quand les centrales tournent au ralenti).
D'un coté, la réglementation pénalise l'électricité consommée dans les logements avec le coefficient de 2,58, mais finalement le consommateur est gagnant car le gaz est moins cher, de l'autre on favorise l'électricité pour les voitures et on augmente les taxes sur l'essence et le gazoil pour améliorer la qualité de l'air en ville.
"On" devrait nous l'expliquer comme ça, mais pas avec le CO2, car là c'est contradictoire.
De toute manière, on nous balade en permanence, par exemple avec le compteur Linky qui est le seul capable d'identifier la consommation pour recharger une voiture et....taxer au titre de la TICPE ( nouvelle dénomination de la TIPP qui ne permettait de taxer que les produits pétroliers) . Restons lucide !!!
#26 - Christian - 17 Octobre 2018
Bonjour Sophocle,
Vous auriez la référence de l'article de Brice Lalonde ?
Merci d'avance,
#25 - Sophocle - 12 Octobre 2018
Benjamin, un excellent article de Brice Lalonde démontre que c'est ce coefficient de 2,58 qui produit massivement des logements neufs ou rénovés chauffés au gaz plutôt qu'à l'électricité. Il est évidemment beaucoup plus facile d'obtenir une bonne étiquette avec un coefficient de 1 versus 2,58 . Tant pis pour les émissions de CO2.... Il y a une sorte d'accord tacite entre les lobbys gaziers et anti-nucléaires !!! Les énergies renouvelables doivent monter en puissance pour remplacer l'électricité nucléaire, mais surtout pas le chauffage des logements au gaz !! Merci à ce forum de m'avoir permis de comprendre ça !!!
#24 - Vincent - 12 Octobre 2018
> Si l'on veut développer les énergies renouvelables qui produisent ..... de l'électricité, il faut supprimer ce coefficient de 2,58 !
… et aussi pour le nucléaire, vu 1) la quantité négligeable de combustible nécessaire et 2) le fait qu'un réacteur ne produit pas de gaz à effet de serre*.
Ce qui devrait compter, c'est la quantité de kWh/m²/an d'énergie d'origine non-fossil, peu importe son origine.
* même si 50-75% des Français le croient, selon le sondage qu'organise EDF régulièrement
#23 - Benjamin (Admin) - 12 Octobre 2018
Bonjour Sophocle,
Vous avez parfaitement raison concernant la lisibilité des DPE et de cette étiquette énergie (cela fait partie de mon travail que de l'expliquer...). Après, cela permet d'éviter le tout électrique qui au final est tout aussi néfaste. Disons que cela rééquilibre les alternatives mais pas pour les bonnes raisons ni avec les bonnes méthodes.
Je ne connais pas assez bien la problématique des véhicules pour comparer les 2 secteurs. A mon sens, le nombre d'alternatives est moins élevés, les polluants différents, les concentrations pas du même niveau. Il y a aussi la problématique du bruit... Tout cela font que le véhicule électrique peu avoir une place dans le mix des véhicules (qu'occupe déjà, trop largement l'électricité dans les bâtiments).
Le point de départ entre les secteurs n'est donc pas du tout le même et fausse de fait la comparaison.
#22 - Sophocle - 12 Octobre 2018
A noter que les EnR produisent de l'électricité. J'habite une commune où il y a 10 hectares de PPhotovoltaïques et 13 éoliennes de 180m de hauteur. Et pourtant ma consommation est multipliée par 2,58 .... Le plus important est l'énergie consommée par un logement. Plus il est isolé mieux c'est. A ce jour, un logement chauffé au fioul, 2 fois moins bien isolé qu'un logement utilisant l'électricité, a une meilleure étiquette énergétique que l'électrique. 2 versus 2,58. Aberrant à une époque où on nous parle tous les jours du CO2 et des micro-particules.
Si l'on veut développer les énergies renouvelables qui produisent ..... de l'électricité, il faut supprimer ce coefficient de 2,58 !!!!
A noter aussi qu'une personne qui n'est pas très informée, pense qu'un logement dont l' étiquette énergétique est D coûte plus cher à chauffer qu'un autre en C. C'est faux, ce coefficient de 2,58 brouille les cartes puisque le prix du KW/H élec et fioul sont sensiblement au même prix, environ 12cts. Un logement C chauffé au fioul coûtera plus cher qu'un autre en D chauffé à l'électricité. L'étiquette de l'électrique serait B avec un coefficient de 1 au lieu de 2,58.
Benjamin, ce qui est bon pour les voitures, l'est aussi pour les logements puisque les villes concentrent les voitures ET les logements par définition.
#21 - Vincent - 12 Octobre 2018
En fait, c'est faux, comme l'explique Jancovici : le pétrole aussi est gratuit — c'est la nature qui l'a créé, comme le soleil ou le vent.
Ce qu'on paye, c'est le travail pour son extraction, sa transformation en carburant (fioul, essence, diesel, etc.) puis son transport jusqu'au consommateur.
De même, il est faux de considérer le rendement d'un PV ou éolienne comme étant de 100% (de toute façon contraire à la thermodynamique), puisqu'il faut bien fabriquer, installer et maintenir les convertisseurs vent/soleil > électricité, et prendre en compte le rendement des équipements (mécanique et photonique). Il est donc tout à fait incohérent de dire qu'un PV ou une éolienne ont un rendement de 100%.
Bref, on nage dans l'incohérence.
#20 - Benjamin (Admin) - 12 Octobre 2018
Bonjour Sophocle et Vincent,
Les véhicules électriques ont l'avantage de ne pas rejeter (individuellement en tout cas) de CO2, ce qui permet de gagner en qualité de l'air et c'est un argument très impactant pour les transports (du fait de la concentration en véhicule), au moins aussi important que la consommation en ressources.
Mais le report de l'électricité sur la mobilité pose d'ores et déjà des contraintes importantes pour le réseau et la fournitures d'électricité.
Pour le rendement pris en compte pour les EnR, comme expliqué plusieurs fois : le soleil et le vent sont jusqu'à présents toujours gratuits, on peut donc considérer que le rendement est de 100% (puisqu'on ne perd pas d'énergie que l'on a payé).
#19 - Vincent - 12 Octobre 2018
On devrait même aller plus loin, et considérer la quantité de combustible utilisé en entrée pour produire cette électricité.
Sachant qu'un 1g d'uranium contient autant d'énergie que 1.000kg de charbon ou 800kg de pétrole… ce coeff de 2,58 appliqué au nucléaire pour estimer son énergie primaire donne une représentation complètement distordue des ordres de grandeur.
D'un autre côté, on lit qu'un panneau PV a un rendement d'environ 15% et une éolienne de 20%, alors qu'on comptabilise ces énergies avec un de 100% (au diable Carnot).
Que penser de tout ça ?
#18 - Sophocle - 12 Octobre 2018
Ce coefficient de 2,58 est très pénalisant pour l'étiquette énergétique du logement, et favorise les énergies fossiles, chauffage au fuel notamment.... mais par contre, je peux bénéficier d'une prime de 6000 euros pour une voiture électrique pour remplacer l'énergie fossile de ma voiture ???? Où est la logique ? pourquoi cette évidente contradiction n'est elle pas perçue par le plus grand monde ??? L'électricité pour une maison, c'est très très mal, pour les voitures c'est la meilleure façon de sauver la planète...
#17 - Jeremie - 03 Octobre 2018
Merci à vous, je n'avais pas vu la réponse!
Cordialement
#16 - Jeremie - 03 Octobre 2018
J'aurais peut-être dû préciser,
Environ 90 M2 , 3 chambres et garage, maison en L.
Merci bien
Cordialement
#15 - Benjamin (Admin) - 03 Octobre 2018
Bonjour Jeremie,
Je vous invite à regarder notre article sur les maisons passives qui réduisent au minimum les besoins en chauffage :
https://conseils-thermiques.org/contenu/maison_passive.php
#14 - Jeremie - 03 Octobre 2018
Bonjour,
Je ne sais pas si c'est bonne section pour cette question mais je n'ai pas trouvé plus concordant :
Pour respecter la rt2012, j'aimerai éviter néanmoins la pac air/air car si c'est bien pendant la garantie,le coût du changement de matériels en panne passé les premières années peut réduire à néant toute économie d'énergie, et j'aimerais aussi me passer d'une air / eau plancher chauffant du fait de son surcout à la construction,
Ainsi en partant du fait que de base le R des mur extérieur est de 5, sauriez-vous de combien il faudrait l'augmenter en rajoutant de l'épaisseur d'isolant afin de rester dans les clous et rester sur du tout électrique ( de bonne qualité pour ne pas exploser la facture chauffage, ce qui serait inutile ai finale..) ? Ne conservant que le ballon thermodynamique pour avoir une énergie renouvelable.
J'aimerai en déduire le surcout d'isolant par rapport à celui de la pac, l'isolant ayant l'avantage de ne pas tomber en panne et racheter Split, compresseur etc...
Merci bien
Cordialement
#13 - Vincent - 29 Septembre 2018
Rien ne nous empêche de construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer ceux qui vont arriver en fin de vie, et des réacteurs plus simples que l'usine à gaz EPR qui est une voiture à seize roues.
https://www.youtube.com/watch?v=NLnKfS15Jgg
#12 - Laurent - 29 Septembre 2018
Les spécialistes ne sont en général pas très favorables au chauffage électrique car les usages de l'électricité sont de plus en plus importants et les modes de production renouvelables ne suffiront pas et présentent encore une part faible en France, le potentiel offshore n'étant toujours pas exploité.
Pour le nucléaire je crois aussi que la question du rendement n'est pas très importante, il n'y a pas vraiment de problème de ressources (bien plus de 100 ans de ressources même sans surgéneration, et d'ici là, crises et décroissance seront déjà arrivés !) mais surtout des problèmes de risques et de poubelles. Les 100 réacteurs américains vont progressivement s'arrêter, tout comme ceux d'Allemagne, de Belgique ou de Suède (décisions votées), compensant la création des nouveaux réacteurs en Inde, en Chine et en Russie au niveau de la demande.
Encourager le chauffage électrique, même intelligent, entraînerait une hausse de la demande en énergie électrique, qui serait contraire aux objectifs de réduction des énergies fossiles. Il faut voir que les réacteurs vieillissants en Europe présentent des taux d'indisponibilité croissants, entraînant une hausse des productions à partir de gaz ou de charbon.
On l'a vu en France avec plus de 11% de production électrique carboné en 2017, sans compter les imports très importants d'Allemagne en hiver, et là en Belgique :
https://www.connaissancedesenergies.org/le-reseau-electrique-belge-soumis-rude-epreuve-cet-hiver-180927
Sobriété énergétique et développement raisonné des filières biogaz sont donc logiquement favorisés, pas suffisamment évidemment. Production d'alcool, Eau usées, déchets... les sources de biogaz sont encore nombreuses sans nécessité de surexploiter les terres agricoles.
#11 - Vincent - 20 Septembre 2018
Pour ce qui est de l'uranium : uranium naturel, MOX, thorium.
Mais ça n'est pas l'objet de ma question : pourquoi continuer à utiliser ce coéff de 2,58 pour des productions d'électricité non-carbonée ?
#10 - Vincent - 20 Septembre 2018
Et c'est encore plus vrai pour l'éolien/solaire, puisqu'il n'y a même pas d'étape "bouilloire".
Donc, pourquoi continue-t-on à appliquer ce chiffre même pour des sources non-fossiles ?
Ça mène à l'aberration de la RT2012 qui pousse au final les gens à abandonner le chauffage électrique (direct ou pompe à chaleur) au profit… du gaz/fioul !
#9 - Benjamin (Admin) - 20 Septembre 2018
Bonjour Vincent,
Oui sauf que les réserves d'uranium sont d'environ 100 ans... Donc chaque gramme compte!
#8 - Vincent - 20 Septembre 2018
Je connais ce chiffre abritraire de 2,58, mais justement : il semble qu'il n'ait pas de sens pour la production d'électricité à partir de source non-fossile (nucléaire, éolien, PV, etc.)
Par exemple, dans le cas du nucléaire, on utilise une ressource beaucoup plus concentrée (1g uranium ~ 1 tonne de charbon) : dans ce cas, peu importe que les 2/3 de la chaleur soient perdues (même s'il serait intelligent de la réutiliser pour le chauffage ou le maraîchage).
#7 - Benjamin (Admin) - 20 Septembre 2018
Bonjour Vincent,
On ne parle pas ici de carbone mais plutôt de ressources (cela changera peut être un jour).
Il faut 2,58 kWh de ressources (fissibles ou fossiles ou EnR) pour produire en moyenne 1 kWh d'électricité.
#6 - Vincent - 15 Septembre 2018
"L'électricité est l'énergie la plus utilisé en France (environ 42% des consommations totales)"
D'après le document suivant, l'électricité représente 45% de la consommation d'énergie primaire, alors que l'électricité est justement une énergie finale:
https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/l-energie-de-a-a-z/tout-sur-l-energie/le-developpement-durable/la-consommation-d-electricite-en-chiffres
Question de béotien : pour l'électricité d'origine non-carbonée*, est-il plus pertinent de penser/calculer en énergie primaire ou finale?
Je pose la question à cause notamment cet article : "Energy data are sometimes presented in terms of primary energy fuel inputs. This may make sense for fossil fuels but not for renewables or nuclear"
https://physicsworld.com/a/a-gross-miscalculation/
* qu'elle soit produite par une centrale nucléaire, du PV, des éoliennes, etc.
#5 - laurent - 06 Septembre 2018
Ces sujets sont très pertinents, d'autant plus que ces questions méritent d'être débattus démocratiquement.
Le développement de filière biogaz ou hydrogene en France est trop lent. Avec l'épuisement des gisements en France (Lacq), aux Pays-Bas, en Norvege et en Algérie, la hausse de la demande chinoise de gaz russe, l'usage de gaz ne paraît pas être une solution durable économiquement et écologiquement dans l'état actuel des choses.
L'usage de bois local durablement géré semble être une bonne solution mais on voit les dégâts sur la qualité de l'atmosphère dans les zones trop densement peuplées.
Pour le chauffage électrique, pas sur que les surplus renouvelables suffisent à chauffer les maisons car y'aura aussi les véhicules électriques, les situations en hiver restent tendues avec un fort usage de centrales charbon/gaz en Europe. (Et oui le réseau étant interconnecté il faudrait faire les calculs sur le mix européen !). Une hausse de la demande en électricité pourrait retarder la fermeture des réacteurs, multipliant les risques d'accidents nucléaires. La France compte plus de 11GW de capacité de production Fioul/gaz/charbon, une capacité importante qui pourrait augmenter.
Plutôt que de jouer avec le feu, des maisons à 16/17 'C pendant l'hiver, c'est jouable avec des pulls, et si elles sont bien isolées plus besoin de se ruiner !
#4 - Vincent - 05 Juin 2018
Commentaire de Brice Lalonde sur les conséquences de ce coefficient, qui revient à décourager l'utilisation de l'électricité dans le chauffage, au profit du gaz :
"la réglementation ne mesure pas la consommation réelle d'électricité d'un bâtiment, elle la multiplie par 2,58 ! […] Le gaz, lui, ne subit aucun handicap. Bref, tous les bâtiments collectifs neufs construits et nombre de rénovés en France sont chauffés au gaz !
C'est donc sur l'énergie finale, celle qui est consommée par les Français, et qu'ils paient, que doivent porter les efforts d'efficacité. Pourtant, le 2,58 est toujours là, le petit ressort administratif caché barrant la route à l'électricité."
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301745932760-quand-la-reglementation-freine-la-transition-energetique-2180584.php