Conseils de pose pour une VMC silencieuse
Après avoir choisi son équipement VMC, son installation doit réunir plusieurs conditions : un emplacement isolé, un positionnement et des fixations correctement effectués, un réseau de gaines bien conçu ainsi qu'une pose appropriée des bouches d'extraction et des grilles d'aération. Le respect de ces critères garantit une meilleure performance énergétique et acoustique, aussurant de ce fait une installation discrète et quasi silencieuse dans votre logement.
- Bruit aérien ou bruit solidien
- Choix de l’emplacement
- Pose et orientation du caisson moteur
- Disposition des gaines
- Pose des bouches d’extraction et des grilles d’aération
- Conclusion
Bruit aérien ou bruit solidien
Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut générer et propager des vibrations sonores par :
- Voie aérienne : L’air circule dans les conduits métalliques ou plastiques, les gaines, les grilles et les bouches d’extraction ou de soufflage. Le bruit aérien peut être entendu dans les pièces de service (cuisine, salles d’eau) et plus rarement dans les pièces principales (chambre, salon).
- Voie solidienne : Les ondes acoustiques générées par les vibrations du moteur ou des conduits de la VMC se transmettent à la structure solide du bâti (mur, plafond, plancher) jusqu’à être perçues dans les pièces de service et, parfois, dans les pièces de vie.
Dans le cas d’une VMC, le support du plafond joue un rôle majeur dans la transmission du bruit. Un plafond en bois ou un plancher sur solives, par sa faible densité, transmet davantage les vibrations. À l’inverse, un plafond en béton, grâce à sa masse, est un excellent isolant phonique capable d’absorber naturellement les bruits aériens. En revanche, il transmet fortement les bruits solidiens. De plus, l’isolation des combles n’est ni suffisante, ni adaptée pour atténuer les bruits aériens qui circulent via les gaines ou les conduits.
Bien qu'une VMC n'ait pas de niveau sonore précis à respecter, la réglementation estime que tous les équipements récents que l'on retrouvent au sein d'un logement ne doivent pas dépasser 30 dB pour les pièces principales (salon, chambres) et 35 dB, pour les pièces humides (salles de bain, WC, cuisine). Ces limites de bruit de fond sont acceptables et génèrent un minimum de gêne auditive.
Il ne suffit pas seulement de choisir un modèle indiquant une valeur inférieure à 20 dB(A) pour qu’une VMC soit silencieuse. Voyons en détails comment optimiser au mieux son installation.
Choisir le bon emplacement
Tout d'abord, il est préférable d’installer son système VMC dans un emplacement isolé tel que les combles, un cellier ou un local technique. Si cela est possible, il faut éviter de placer son équipement de ventilation juste au-dessus ou à côté des chambres par exemple. Le moteur est généralement la principale source de bruit.
Pose et orientation du caisson moteur
Le groupe VMC peut être fixé au mur, au plafond, installé au sol ou suspendu à la charpente à l’aide de kits de suspension souples (cordage élastique, ressort, supports antivibratoires).
Dans les combles perdus et pour limiter la propagation des vibrations, il est recommandé de suspendre le bloc moteur au-dessus de l'isolant. L’utilisation de cordes de suspension permet d’assurer le supportage et la fixation du groupe VMC.
Lorsque la VMC ne peut pas être suspendue, il faut garder en tête que tout matériau rigide conduit et transmet très bien les vibrations solidiennes. Une faible vibration émanant du moteur, se transmet au réseau aéraulique (gaines) puis résonne dans la structure solide (béton par exemple). La désolidarisation des équipements VMC et du matériau rigide par des éléments anti-vibratiles (plots, silent-blocs) est essentielle pour limiter la transmission du bruit dans tout le logement. En matière de support isolant, les plaques en liège ou en fibre de bois ont de fortes propriétés anti-vibratiles.
C'est le principe d'un mini système masse-ressort-masse :
Ce principe fonctionne particulièrement bien lorsque le moteur est désolidarisé d'un support dense (béton), plus performant acoustiquement qu’un plancher léger (bois). L’ajout de matériaux résilients, comme un matelas anti-vibratoire en particules de caoutchouc vulcanisées, de type Résiliant®, sous le support souple, augmentera le confort acoustique. Il existe également des bandes résilientes à positionner sous les lambourdes.
Par ailleurs, un caisson moteur mal orienté vient ajouter une contrainte mécanique pour la sortie d’air, le réseau de gaines doit se courber plus que prévu et se tordre pour parvenir à se connecter. Lorsque la gaine force sur un appareil VMC, les parois du caisson et les éléments de support, voire même la structure, sont impactés. Pour éviter ces problématiques, il faut veiller à l’alignement du caisson moteur qui doit être le plus parallèle possible aux gaines principales. Les entrées et les sorties doivent se raccorder sans torsion, ni tension. Si quelques coudes sont nécessaires, ces derniers doivent se répartir progressivement et respecter les rayons de courbures tolérés par les fabricants. De plus, le caisson du moteur VMC peut être amélioré en passant d’un placo standard, qui transmet facilement les vibrations, à un placo plâtre phonique.
Disposition des gaines (réseau aéraulique)
Comme pour le groupe moteur, le réseau aéraulique peut être vecteur de vibrations sonores. Une gaine souple absorbe, amortit et dissipe une partie des vibrations solidiennes tandis qu’une gaine semi-rigide ou rigide se déforme peu et réfléchit cette énergie vibratoire.
En ce qui concerne l’agencement des gaines, il est généralement conseillé d’éviter un contact direct avec les parois habitées que ce soit le plafond, les cloisons légères ou encore les éléments porteurs tels que les solives, les poutres, les dalles béton, les murs porteurs ou les ossatures renforcées, les composants de charpente (fermettes, etc.).
Une pose sans, ou avec peu de coudes sera bénéfique pour minimiser les transmissions de bruit.
En définitive, le réseau de gaines peut être :
- Posé directement sur des supports souples reposant sur le plancher des combles. C’est l’aménagement le plus répandu dans les maisons individuelles. Les éléments de supportage peuvent être des sangles, des plots isolants ou des cales en mousse.
- Suspendu à la charpente avec des dispositifs anti-vibratiles surtout lorsque l’espace au sol est manquant. La suspension peut se faire par des sangles textiles ou des bandes toilées, des tiges filetées avec des plots anti-vibratiles, des colliers de support à la fois isolés et anti-vibratiles. Toujours pour obtenir un meilleur confort acoustique, il est utile d’insérer des éléments souples (mousse, caoutchouc, joints souples) entre le point de fixation et la structure. Par ailleurs, des câbles de suspension en acier galvanisé peuvent aussi supporter les gaines lourdes. Néanmoins, l’acier étant un matériau très rigide, il existe un risque de transmission solidienne. En effet, mal suspendu, le réseau aéraulique peut devenir très bruyant.
- Inséré à travers l'isolation soufflée ou apposé au-dessus. Il faut éviter de comprimer l’isolant, qui par son épaisseur améliore légèrement l’acoustique et limite les pertes thermiques.
Pose des bouches d’extraction et des grilles d’aération
A l'instar du réseau aéraulique et du groupe moteur, le contact direct entre les grilles et les structures rigides (plafond, murs) est à éviter. La réalisation de joints souples et l’utilisation d’entretoises souples, par exemple, permettent d’isoler et de désolidariser. Afin de ne pas créer des turbulences (bruit aérien), il faut choisir une grille à la bonne taille et adaptée au débit d’air prévu.
Au niveau des bouches d’extraction, les ailettes réglables aident à la bonne orientation du flux d’air. Si la mise en place de gaines souples n’est pas possible, la pose de manchons ou anneaux isolants acoustiques, dans la manchette, juste avant la bouche d’extraction, permet de limiter la transmission de vibrations (le débit d'air peut légèrement être diminué). En outre, pour éviter toutes fuites d'air et garantir une bonne étanchéité des bouches d'extraction, la réalisation de joints en silicone légers et précis tout autour de l'embase peut être utile.
Conclusion
Pour conclure, différentes techniques de pose existent en fonction des diverses technologies de ventilation, à savoir la VMC simple flux autoréglable, la VMC simple flux hygroréglable ou encore la VMC double flux. Pour aller plus loin, consultez les solutions acoustiques existantes pour les VMC déjà installées.
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