Cuisinière bois avec bouilleur : retour d’expérience
Les cuisinières à bois bouilleur offrent une solution tout-en-un pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la cuisson. Ces appareils sont donc très séduisants sur le papier mais restent pourtant assez rares en pratique. Voici un retour d’expérience après plusieurs saisons de chauffe pour vous faire votre opinion.
- Choix du chauffage
- Fonctionnement
- Chauffage et ECS
- Cuisine
- Aspects pratiques
- Prix
- Avantages et inconvénients
Choix d’une cuisinière à bois bouilleur
Contexte : Il s’agit d’une maison à étage de 220 m² située dans les hauteurs de l’Isère.
Mode de chauffage existant : A l’ origine, l’habitation était chauffée par une chaudière au fioul qui a été complétée par un insert bois bouilleur. Cette chaudière restait en appoint « au cas où » mais en 13 ans d’utilisation de l’insert, elle n’a finalement jamais servi.
Choix d’une cuisinière à bois bouilleur : Les propriétaires étaient très satisfaits du chauffage au bois qui a permis de chauffer efficacement la maison pour un coût limité et avec une forte plus-value environnementale. Ils se sont donc mis en quête du « même type de chauffage » pour le remplacer.
Choix du professionnel : La difficulté a été de trouver un professionnel pour renouveler ce chauffage atypique. C’est finalement à la foire de Grenoble que les particuliers se sont vus proposer une cuisinière à bois bouilleur de la marque Klover.
Couplage solaire : En plus, les acquéreurs avaient dès le départ l’idée de coupler l’installation avec des panneaux solaires thermiques afin de bénéficier d’un coût de l’énergie nul par temps ensoleillé. C’est finalement à l’occasion de la réfection de la toiture 3 ans après l’installation du fourneau bouilleur que 6 panneaux solaires ont été placés sur le toit.
Fonctionnement de la cuisinière à bois bouilleur couplée aux panneaux solaires
Réseau primaire : Du côté de la production de chaleur, on trouve la cuisinière à bois bouilleur ainsi que les panneaux solaires thermiques.
Réseau secondaire : Du côté de la consommation, on compte un ballon d’eau chaude sanitaire et deux zones de chauffage. Un plancher chauffant pour le salon et un réseau de radiateurs à eau pour les autres pièces.
Ballon tampon : Un ballon tampon est également présent. Il s’agit d’une grande réserve d’énergie capable de conserver la chaleur produite par la cuisinière et les panneaux afin de l’utiliser plus tard.
Le sous-sol offre de la place pour l’installation.
Fonctionnement : Par principe, la priorité est toujours donnée à l’énergie solaire du fait de sa gratuité. Par temps ensoleillé, les capteurs solaires chauffent l’eau chaude sanitaire ou l’eau des radiateurs si un besoin est identifié. Ce fonctionnement privilégie donc les demandes « directes » de façon à éviter les pertes de chaleur liées au stockage et aux canalisations. Si les consignes de chauffage et d’ECS sont satisfaites, les panneaux solaires chauffent le ballon tampon qui pourra restituer cette énergie plus tard.
Schéma : SolisArt.
Lorsque l'énergie solaire est insuffisante, le fourneau bouilleur fournit une source d'énergie complémentaire en chauffant l'eau stockée dans le ballon tampon à une certaine température. Il est conçu pour laisser une marge de capacité aux panneaux solaires en cas d'ensoleillement. L’eau du ballon tampon est ensuite redistribuée vers le réseau secondaire selon les besoins.
Utilisation de la cuisinière à bois bouilleur en mode chauffage
Journée type en hiver : En hiver, la charge de bois de la veille suffit à maintenir une température minimale dans la maison pendant la nuit. Les utilisateurs allument le fourneau bouilleur à leur réveil. Cette opération prend une dizaine de minutes. Ils l’alimentent ensuite régulièrement en buches jusqu’au soir.
Chargement : Avant tout chargement, les propriétaires contrôlent la température de la cuisinière car il ne faut pas que l’eau du réseau de chauffage entre en ébullition. Pour ce faire, les occupants ne chargent pas l’appareil si sa température est supérieure à 70°C.
Coupure d’électricité : Il est arrivé que l’installation entre en surchauffe lors d’une coupure d’électricité. Cela provoque un bruit assez impressionnant lié au bouillonnement de l’eau et aux dilatations des matériaux. Grâce au système de sécurité « sicuro top » il n’y a pas besoin de retirer ou d'arroser le bois car le serpentin empêche la montée en pression de l’ensemble de l’installation.
Le serpentin permet un découplage entre l'eau contenue dans la cuisinière et celle présente dans le circuit chargeant le ballon tampon (système sicuro top). C'est un gage de sécurité en cas de coupure de courant. Il empêche toute élévation de température au-delà de 100°C et la formation de pression excessive dans l'ensemble du système. En cas d’urgence, l'eau peut s'échapper via le système de vidange prévu à cet effet.
Reste que ce type de système s’adresse à des utilisateurs avertis qui ont bien compris son fonctionnement.
En présence de soleil : Lorsqu’il fait beau, la cuisinière à bois bouilleur requiert moins de chargements de bois, voire pas du tout selon l’ensoleillement et les températures extérieures. Un temps d’apprentissage est requis pour bien doser la quantité de bûches selon les apports solaires et les déperditions de la maison. Sur ce point, les occupants s’aident beaucoup de l’application de suivi disponible sur Smartphone qui leur donne en temps réel la température de l’installation.
Solaire et bois, un duo gagnant.
En été, les panneaux solaires assurent seuls la production d’eau chaude sanitaire. L’installation fonctionne donc avec des énergies renouvelables toute l’année.
Bilan : Au final, les occupants apprécient le confort apporté par ce système de chauffage qui offre un agréable rayonnement dans la pièce de vie et une bonne régulation des températures dans les autres pièces. Outre la manutention régulière, le seul bémol est qu’il fait parfois trop chaud dans la pièce de vie lorsqu’il y a du monde.
Utilisation du fourneau bouilleur en mode cuisinière
Périodes d’utilisation : La fonction cuisinière ne peut être utilisée que lorsqu’il y a un besoin de chauffage. En hiver, la cuisinière sert donc tous les midis et tous les soirs. En automne et au printemps, elle est sollicitée dès que possible lorsqu’il ne fait pas suffisamment beau. Le reste du temps, une cuisinière à gaz assure l’appoint.
Four : Le four s’active en tirant un pommeau qui provoque la circulation des fumées autour de la chambre de cuisson. Selon la charge de bois, il peut monter jusqu’à 250°C. Les occupants apprécient y cuire des quiches ou des gratins. L’étage du bas ou le niveau intermédiaire permet une cuisson uniforme. Pour faire dorer les plats, il faut utiliser l’étage supérieur.
Plaques : La partie « plaques de cuisson » comprend deux emplacements. Celui directement au-dessus de la chambre de combustion est utilisé pour saisir les aliments à feu vif tandis que celui plus éloigné sert à réchauffer les plats. Très souvent, les particuliers laissent une bouilloire sur la plaque pour avoir de l’eau chaude à disposition.
Un levier permet de rapprocher la chambre de combustion de la plaque de cuisson si davantage de puissance est nécessaire.
Bilan : Au départ, la fonction cuisinière n’était « pas forcément une attente » de la part des propriétaires. Aujourd’hui, c’est devenu un outil du quotidien « clairement indispensable ».
Aspects pratiques de la cuisinière à bois bouilleur
Approvisionnement : La fourniture en bois est assez facile dans la région et ne pas dépendre d’un combustible manufacturé est assez « rassurant » pour les propriétaires.
Manutention : En revanche, les bûches demandent du travail. Au quotidien, il faut être disponible pour recharger régulièrement le foyer pendant la journée et faire quelques allers-retours pour reconstituer le stock de bois.
Plus ponctuellement, il faut couper les bûches à la bonne taille et les empiler entre elles. Pour les particuliers qui ont une certaine « culture du bois », ce n’est pas tellement un problème. En revanche, les enfants rechignent plus facilement à la tâche.
Entretien : A cela s’ajoute un entretien quotidien au niveau de la grille de combustion, du cendrier et de la vitre.
Le fourneau bouilleur et la fumisterie sont entretenus au moins une fois par an par un professionnel. Un autre chauffagiste vient vérifier toute la partie hydraulique.
SAV : En 7 ans d’utilisation, les particuliers n’ont eu à dénombrer aucune panne et apprécient la fiabilité du système.
Design : La cuisinière bois bouilleur ne passe pas inaperçu dans la maison notamment grâce à la flamme chaleureuse qui apporte une touche cocooning à l’intérieur. D’une façon générale, les visiteurs sont toujours curieux d’en apprendre plus sur le système et le chauffage sert parfois « d’installation témoin » auprès de futurs acquéreurs.
Prix de la cuisinière à bois bouilleur couplé à des panneaux solaires
Prix d’installation : Il faut compter environ 15 000€ pour l’installation complète du fourneau bouilleur et plutôt 25 000€ en ajoutant les panneaux solaires thermiques. Dans tous les cas, il faut mettre en concurrence plusieurs entreprises pour obtenir le devis le plus intéressant.
Pour cela, Conseils Thermiques s'associe à plusieurs partenaires afin de vous mettre en relation avec des artisans locaux certifiés RGE. Vous pourrez ainsi étudier plusieurs propositions techniques et commerciales gratuitement et sans engagement.
Je souhaite rencontrer des entreprises >Ces travaux de rénovation énergétique donnent droit à des subventions (prime énergie). Si vous avez déjà un devis (non signé), vous pouvez encore y prétendre.
Je souhaite obtenir ma prime énergie >Coût à l’utilisation : Cet investissement conséquent est heureusement soutenu par de nombreuses aides financières. C’est surtout le très faible coût d’utilisation qui rend cette solution viable. L’énergie solaire est toujours gratuite d’une part. Quant au bois, il s’agit d’un combustible non transformé et très bon marché : 4 fois moins cher que l’électricité et 2 fois moins que les granulés de bois.
Impact du chauffage solaire : Selon les particuliers, les panneaux solaires génèrent une économie de 8 à 10 stères de bois soit 800€ environ. C’est donc très intéressant financièrement en plus d’être particulièrement « satisfaisant » de se chauffer au soleil.
Avantages et inconvénients du fourneau bouilleur avec couplage solaire
Avantages | Inconvénients |
Fiabilité | Investissement initial |
Flamme chaleureuse | Professionnels assez rares |
Cuisine traditionnelle au bois | Culture du bois requise |
Coût d’utilisation très faible | Dépendance à l’électricité |
Bon rendement | Manutention et stockage |
Diffusion de la chaleur | Entretien quotidien |
Production d’ECS | Place nécessaire |
Couplage solaire | - |
Sécurité d’approvisionnement | - |
Eligible aux aides | - |
Conclusion : Un chauffage 100% renouvelable pour les amoureux du bois
Les propriétaires sont très satisfaits de leur installation qui leur apporte du confort et un fonctionnement particulièrement économique. Ils apprécient notamment le côté « chaleureux » et « atypique » du chauffage. En revanche, la « manutention régulière » représente une contrainte importante tout comme « l’absence de programmation ».
Les particuliers recommanderaient donc volontiers leur installation mais pas forcément à tous les publics. Par exemple, ils ont fait le choix d’un poêle à granulés de la même marque pour le chauffage d’un local professionnel à la fois plus petit et avec un besoin de programmation.
Pour en savoir plus, consultez notre guide sur les cuisinières à bois bouilleur. Nos articles sur les poêles à bois bouilleur et notre retour d'expérience sur un appareil mixte hydro pourraient également vous intéresser. Si vous recherchez une solution plus automatisée, vous pouvez explorer les chaudières à granulés ou mixtes « bois-granulés ».